Le fiasco anglais

L’horizon était dégagé, l’avenir s’annonçait radieux. Il y a moins de deux ans, le Royaume-Uni larguait les amarres qui l’arrimaient au continent et prenait le large. Libérés des chaînes de l’action collective, les Conservateurs au pouvoir se proposaient de déréguler, de baisser les impôts et de réduire l’empreinte de l’Etat-Providence, recette réputée infaillible pour activer les capitaux du monde entier. Leur « global Britain » allait rivaliser avec les « Tigres » asiatiques, dont la concurrence inquiétait l’U.E. A l’issue d’une négociation chaotique avec Bruxelles, de nature à refroidir les tentations d’imiter Londres ; la mise en œuvre du Brexit allait produire une redoutable contre-publicité pour le club européen…

Mais rien ne s’est passé comme prévu. Si le Covid a ralenti le démarrage, il ne fut pas pour grand-chose dans l’enchaînement des scandales qui ont finalement eu raison du fantasque Boris Johnson.

La suite, on la connaît. Les coups de barre intempestifs de Liz Truss ont sérieusement menacé da faire chavirer le navire. Dans un contexte d’inflation galopante et de croissance atone, ses baisses d’impôts non financées ont affolé les marchés et fait plonger la Livre. La Banque Centrale dû intervenir en urgence et le F.M.I. a diagnostiqué les faiblesses d’une économie émergente !!

C’était inévitable, un mouvement de désobéissance civile s’est répandu parmi les citoyens, légitimement inquiets pour leur portefeuille, leur chauffage et leur système de santé, tous en péril… Quel aveuglement a conduit la nouvelle Première Ministre à un début de mandat aussi calamiteux ?

Résultat : moins de 44 jours après son entrée au 10 Downing Street, Liz Truss démissionne en présentant ses excuses à la nation.

Au final, la grande île est livrée à elle-même, comme elle l’a voulu.

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