En route vers la tempérance

Coupures, restrictions, pénurie… ? Cela faisait environ quarante ans avec le premier choc pétrolier, voire soixante quinze, soit l’immédiat après guerre, que ces mots n’étaient pas réapparus dans notre vie quotidienne. L’anti-gaspi est de retour.

Une raison conjoncturelle à cette situation : la guerre en Ukraine qui a de lourdes conséquences sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Plus profondément, la réflexion sur l’avenir et les ressources énergétiques de la planète fait évoluer les comportements.

Tout cela constitue un sérieux coup d‘arrêt à ce tourbillon d’abondance et d’insouciance que des prophètes du bonheur avaient pu penser éternel. La fête est finie ! Administration, industries, particuliers, l’heure est aujourd’hui à la sobriété. Les lumières de la ville sont enfin priées de s’éteindre ! Il s’agit de réduire au plus vite notre consommation énergétique de 10 % à 40 % en 2050. C’est une révolution.

Les dernières générations furent nourries au lait de ces deux mamelles de la société occidentale moderne que sont la satisfaction immédiate des désirs et la consommation sans limite. Electricité, voitures, eau courante, équipements ménagers… L’ère de la prospérité des trente glorieuses eut le grand mérite de faire accéder au confort une bonne partie de la population. Qui le regretterait ? Mais elle érigea aussi en mantra la réponse immédiate aux besoins : « j’en veux », « j’y ai droit »…

A l’époque, s’interroger sur le sens de ceux-ci, sur leurs excès, c’était s’exposer aux railleries. Il fallait jouir sans entrave. Pourquoi se priver ?

Nous allons devoir réapprendre la tempérance. Fallait-il une guerre à nos portes et de sombres perspectives pour que nous nous interrogions sur notre mode de vie, que nous acceptions de le, de nous remettre en question ?

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