La rupture se rapproche
L’hôpital public français est malade. Des lits sont fermés dans les trois quarts des établissements du pays, des blocs opératoires tournent au ralenti, des services d’urgences limitent leurs activités, le taux d’absentéisme explose…
Le malaise est tel que l’été à venir est envisagé avec la plus grande inquiétude. De l’avis de tous les professionnels de santé, il sera difficile de faire face à un rebond de la pandémie ou à une forte canicule.
La crise sanitaire est certes passée par là. S’il est vrai qu’elle a épuisé les personnels, elle n’a fait que souligner la mauvaise organisation de l’édifice, dont chacun voit l’état se dégrader au fil du temps. Résultat : les vocations sont de moins en moins nombreuses ou se détournent des métiers hospitaliers, faute de perspectives d’avenir.
L’heure n’est plus au seul diagnostic, mais à l’action. Et le remède ne tient pas seulement en une augmentation des moyens. Le récent « Ségur de la santé », consacré à la revalorisation des salaires et des primes, n’a pas suffit à redonner le moral aux troupes. C’est une réforme d’ensemble qu’il convient d’engager pour moins de bureaucratie –un tiers des salariés ne sont pas soignants ( !!)- et plus de considération, une meilleure régulation des entrées aux urgences et une coopération plus efficace entre public et privé, sans oublier la lutte contre les déserts médicaux.
Longtemps montrés en exemple dans le monde entier, les services publics à la française ont besoin de profondes réformes. Car ce qui est vrai du secteur de la santé, l’est aussi de celui de l’éducation où les mêmes causes produisent les mêmes effets.
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