Retour à la ferme
Nous avons tous un aïeul qui a su travailler la terre pour nourrir sa famille. Nous sommes tous issus de cette paysannerie qui a cultivé sans relâche, permettant à sa progéniture de grandir, et un jour de choisir: rester ou non à la ferme.
Pour la plupart d’entre nous nos arrière-grands-parents voire nos grands parents étaient paysans. Ils cultivaient pour subvenir à leurs besoins et vendaient leurs excédents pour faire rentrer un peu d’argent dans un foyer qui souvent était nombreux. Ils avaient des vaches pour le lait, des cochons pour la viande, plantaient des pommes de terre et des betteraves pour les bêtes, faisaient pousser du blé pour fabriquer le pain. Le jardin potager fournissait les légumes. Nos parents y ont souvent grandi avant de partir vers l’émancipation qu’offrait la » ville « . Quant à nous, nous avons le souvenir de longs week-end ou de vacances durant lesquels nous étions bien heureux de courir librement sans la tutelle des adultes et autour de copieux goûters avec les produits de la ferme.
De génération en génération, nous avons peu à peu perdu le fil qui nous reliait à la terre et à ceux qui la travaillent. Quant aux agriculteurs, embarqués dans un système de production de plus en plus intensif, de plus en plus spécialisé, ils se sont éloignés du consommateur. Les villes ont pris le pas sur les campagnes, la France a inventé le supermarché, et il est devenu évident de tendre la main vers un rayon pour se nourrir, plutôt que de se baisser vers le sol !!!
Il reste 400 000 agriculteurs dans notre pays. Un savoir-faire précieux s’évanouit, et au delà uns conscience: celle d’appartenir à un tout, où ciel, terre, hommes et animaux vivent en interdépendance. La crise sanitaire semble nous avoir rappelés à l’ordre; à l’urgence de la transition écologique s’est ajouté le défi de la souveraineté alimentaire. Les Français auraient redécouvert le monde paysan.
Nous avons paraît -il compris à quel point nous avons besoin des agriculteurs, qu’ils ont besoin de nous pour inventer l’agriculture de demain, celle qui fera vivre dignement les producteurs tout en offrant aux consommateurs une alimentation de qualité. A tel point que Xavier Niel, le magnat des télécoms, vient de créer une école pour les urbains qui veulent se reconvertir…
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