Un paysage politique compliqué !!
Le président-candidat réunit, au soir du premier tour des présidentielles, après un mandat difficile, 900 000 voix de plus qu’il y a 5 ans. C’est en soi déjà un tour de force. Il aborde ce second tour en favori.
Il consolide ainsi une force centrale qui revendique la compétence, l’expertise, le progrès, la réforme, le dynamisme et la raison. Ce centrisme répond à la sensibilité d’une France encore prospère (celle des retraités), innovante (classes urbaines dominantes), tempérée (provinces sereines, de Biarritz à Trouville). Cette citadelle électorale qui regroupe un tiers des Français vit cependant sous la menace de forces de rupture.
En effet, si l’on additionne tous les votes qui forgent, à tord ou à raison, la tenaille de la colère, on atteint désormais les 60%. L’abstention de masse amplifie le phénomène.
A gauche, la percée de JL Melenchon met en lumière l’hybridation d’une gauche anciennement socialiste avec en renfort la jeunesse écolo des métropoles. A droite, la poussée spectaculaire du bloc nationaliste a broyé ce qu’il restait des Républicains. Trois tiers irréconciliables qui entraînent Macron et Le Pen dans un affrontement total aux conséquences forcément négatives.
Si la logique est respectée, la victoire d’Emmanuel Macron fait peu de doute. Mais le paysage politique dévasté dans lequel il pourrait entamer son second mandat est très préoccupant. La frustration née du sentiment de l’alternance impossible risque de durcir un peu plus la tension qui traverse notre pays. La tentation sera grande, dans cette partition sociologique, de réveiller » la guerre de classe ». Le chef de l’Etat l’a compris, qui promet de nouvelles formes de gouvernement.
Précisément, c’est tout l’exercice démocratique qu’il faudra, d’urgence, restaurer.
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