Une France fragilisée

Déjouant les espoirs de sortie de l’épidémie, la cinquième vague (certains parlent déjà d’une sixième) continuera à placer l’année 2022 sous le signe du Covid. Pour autant, les Etats et les sociétés paraissent mieux armés qu’en 2020 pour l’affronter.

Sur le plan sanitaire, le réseau mondial de surveillance a permis la détection précoce du nouveau variant Omicron. Les spectaculaires progrès de la science permettent, d’ores et déjà, de disposer de vaccins efficaces contre les formes graves et de premiers traitements.

Sur le plan économique et social, la résilience a fortement progressé et la continuité de la vie nationale est mieux assurée. Les entreprises et les ménages savent désormais produire et consommer dans le contexte de mesures sanitaires rigoureuses. La chute de l’activité par rapport à 2019, qui avait atteint près de 20 % dans l’O.C.D.E. lors du premier confinement, est aujourd’hui limitée à 2,8 %.

Mais la durée longue de l’épidémie génère aussi de nouveaux risques. La recrudescence de l’épidémie aggrave les pénuries et entraîne une forte hausse de l’inflation, tout en accélérant l’endettement public et privé.

Enfin, et non des moindres, l’enlisement dans une pandémie qui paraît ne plus avoir de fin, accroît la fatigue des citoyens, le désaveu envers les institutions et l’emprise des partis populistes dans les démocraties.

Qu’en est-il de la France dans tout cela ? En apparence, notre pays aborde cette cinquième vague de manière sereine. Pourtant, d’inquiétants signaux d’alerte se multiplient. Ainsi, hors vaccination, le système de santé publique s’est fortement dégradé. Fermeture de lits de     20 % de la capacité hospitalière. Vacance de 5 % des postes hospitaliers et un taux d’absentéisme supérieur à 10 % des effectifs.

Toute la politique économique se résume à dépenser toujours plus au nom du « quoiqu’il en coûte » qui n’a jamais cessé. Quant au chèque « énergie » de 100 euros aux ménages, il en coûtera la bagatelle de 12 milliards d’euros. Avec une dette publique qui atteint déjà 116 % du P.I.B., soit 41 000 euros par français.

La cinquième vague rappelle surtout que nous allons vivre longtemps avec le Covid. Et celui-ci démontre que la France ne pourra ni se reconstruire, ni faire face aux chocs et aux risques du XXIè siècle, sans entreprendre une modernisation radicale de ses structures et de son Etat.

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