Et si la crise nous obligeait à changer ?
Cette crise ne peut être comparée à nulle autre : le couvercle du confinement à peine levé, il n’est déjà question que de pénuries de puces électroniques, de main d’œuvre, de matières premières et de matériaux qui font flamber les prix, en particulier des constructions.
Lors d’un arrêt brutal, l’activité s’effondre. A l’inverse, en cas de redémarrage puissant et rapide, c’est le cas aujourd’hui, le décalage entre les besoins et la disponibilité des produits provoque des pénuries. Dans notre société mondialisée et de l’immédiateté, qui sait encore qu’il faut du temps pour rallumer un haut fourneau, rouvrir une mine mais surtout acheminer des composants et des produits depuis l’Asie vers l’Europe ou l’Amérique !?
Faut-il pour autant prôner la décroissance, détricoter la mondialisation qui s’est accélérée ces dernières décennies pour empêcher les pénuries ? Impossible. Ce décalage entre la demande et l’offre est de toute évidence conjoncturel et devrait s’atténuer. Quant à la décroissance, c’est la pauvreté assurée. Les dizaines de milliers de faillites et les très nombreuses destructions d’emplois consécutifs au coup de frein forcé de l’économie provoqué par la crise sanitaire l’an dernier en sont la meilleure preuve.
Gardons-nous cependant de ne rien faire et de subir. Il apparait clairement que la fermeture de la Chine au début de la crise nous fait prendre conscience de l’impérieuse nécessité de diversifier nos approvisionnements mais surtout de « rapatrier les productions stratégiques ». Lutter contre les pénuries, c’est aussi protéger nos filières industrielles et ses emplois, en évitant de les abandonner aux seules considérations économiques et financières, comme nous l’avons trop souvent fait ces dernières décennies.
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