Souvenirs ?

Je me souviens du restaurant. On y allait à midi ou le soir. On y allait à deux, ou en groupe. A table, on parlait de la vie de tous les jours, de politique, des potaches, d’amour…. Et souvent de « bouffe » !!! On avait réservé une table, pour s’assurer la vue imprenable sur le clocher. Le patron, jamais avare d’un mot d’humour, nous accueillait avec un sourire éclatant qui avait le don de vous mettre en appétit.

Inévitable, on commençait toujours par un p’ti apéro. De quoi ouvrir le gosier, mais surtout lancer les conversations. Surtout qu’il fallait toujours attendre les retardataires ! Le menu, annoncé par le « boss » était un cours, un poème, une invitation à l’amour du palais… On évitait les hors-d’œuvre pour ne pas grossir, mais on grossissait quand même puisque la « maison » accompagnait toujours le petit verre de blanc de toasts au foie gras et sa confiture d’oignons (une invitation à la gourmandise…).

Pour le vin, je dois dire que la saison, le temps, guidait souvent nos choix : rosé, blanc, rouge… Jamais personne ne s’en plaignait.

Dans les restaurants, il y avait des gens et on entendait leurs conversations. C’était une espèce de pièce radiophonique avec bruit de fourchettes. Je me rappelle ce jeune couple américain qui avait décidé, selon le bon goût de Madame, de venir une semaine en France, en Périgord Noir. Cela m’avait, presque, réconcilié avec la langue de Shakespeare !!

Je me souviens aussi que c’était l’un des rares endroits où je mangeais des frites. Car on ne mange pas de frites à la maison ( !?)

Tout cela, c’était avant. Et cela nous manque énormément.